Pour un non pour un oui
Texte écrit lors de mon atelier d’écriture.
Consigne : Commencer par « Il m’a dit non et terminer par « Il lui a dit oui ».
Il m’a dit non. J’avais mes bottines vertes, mon gilet marron et une écharpe jaune. J’ai bien réfléchi, je crois que c’est le jaune et le marron qui ne vont pas ensemble. Je peux comprendre, parce que lui il est très élégant. Et puis, comme il a dit, ce n’est pas carnaval aujourd’hui, ce n’est pas non plus parce qu’il faut un peu froid qu’on peut mettre n’importe quoi ! Bref, au début il m’a retiré mon écharpe, j’ai cru que ça s’arrêterait là. Je n’ai pas le cou fragile alors, une écharpe ou pas d’écharpe je m’en fiche. J’ai pas grogné. Mais lui oui. Ho là là, quelle perte de temps pour sortir, j’te jure, tu ne peux pas te débrouiller tout seul ? Je n’ai pas répondu. Il ne faut pas répondre dans ces cas-là. Sinon, on aggrave son cas. Bon, d’accord pour l’écharpe. Mais ça s’est carrément gâté quand il s’est attaqué à mon gilet marron. Est-ce qu’on peut sortir par un temps pareil sans gilet ? Et puis faut voir comment il m’a retiré ça. Je crois qu’il s’énervait tout seul. Je l’ai bien senti. On sent ces choses-là. C’est instinctif. Vous aussi vous le sentez quand il ne faut pas insister, ne me racontez pas d’histoire. On est tous pareils. Alors, encore une fois je n’ai rien dit. Pas d’écharpe, pas de gilet. Cette fois ça y était, nous allions pouvoir sortir. Enfin, je le pensais. Mais vous n’allez pas me croire, il m’a retiré mes bottines ! C’est phénoménal l’égoïsme de l’homme ! Il m’a retiré mes bottines, il a ouvert la porte et on est sorti illico ! Et juste avant de claquer la porte on a entendu Marina chouiner « Il va avoir froid, tu lui as retiré tous ses vêtements ! » et sa mère a hurlé « Tu as pris les sacs à crottes au moins ? ». Il lui a dit oui.