Menu
Menu

Confucius

Exercice de L2 – Lettres modernes.

Illustration d’une phrase de Confucius : « “Je ne cherche pas à connaître les réponses, je cherche à comprendre les questions.”

Il prend son manteau dans le placard sous l’escalier, enfile sa paire de baskets habituelles, attrape ses clés, m’ouvre la porte et sourit : « Attends, j’ai oublié mon bonnet. ». Quand il revient il porte son chapeau et des gants. Il me demande : « Tu veux ton pull ? ». Il décide que non. On va au lac. Il adore l’eau. « Tu veux courir ? ». Il se précipite vers les feuilles mortes et donne de grands coups de pieds dedans. Je cours avec lui. On s’amuse bien. On approche du lac. Il court tellement vite, on dirait qu’il va sauter dedans. Il l’a déjà fait. Mais cette fois il s’arrête et me regarde : « Non, pas aujourd’hui. Pas comme ça. Pas maintenant. ». On marche à présent. Il tourne le cou. On dirait qu’il ne sait pas très bien où aller. Le soleil tombe sur ma tête et j’ai chaud. Un coureur nous dépasse. On tourne pour entrer dans les bois mais on ne suit pas le chemin du coureur. On rentre dans la forêt, ça sent fort. Il me regarde encore : « Il doit y avoir plein de champignons ici, non ? ». Le terrain est mou et on va être mouillés si on ne rejoint pas le sentier. Mais on continue. On n’entend que le bruit de nos pas sur le tapis de feuilles à l’odeur de moisi. La ballade dure. Je vois bien qu’il change. Il pense à quelque chose, il émane de lui un parfum de tristesse. On est lourd. Ça doit être la terre qui nous colle aux pieds. Il sort : « Dis-donc tu crois qu’elle va revenir toi ? Tu crois qu’elle regrette ? ». Silence. Puis il ajoute : « Pourquoi elle est partie ? Tu ne dis jamais rien toi, hein ? Tu t’en fous pas mal, n’est-ce pas ? Quel veinard tu fais putain ! ». Il s’accroupit. Nos regards se croisent. « Comment c’est possible ? ». Il me caresse le menton. « Wouaf ! ».

Étiquettes :