Petit conte moral sur le jugement.
Dans la clairière de la forêt Emeraude
Lorsque le soleil est à son apogée
Si vous êtes patient vous pourrez admirer
Allongé sur une pierre chaude
A l’affut du moindre rayon
Un rampant se nommant Léon
Léon n’est pas Crésus l’avare écureuil amassant des noisettes
Léon n’est pas Alexandre l’orgueilleux cerf au brame puissant
Léon n’est pas Attila le sanglier brut qui charge en baissant la tête
Léon n’est pas César le chêne solitaire affrontant les tempêtes
Léon n’est pas Ulysse la taupe espiègle contournant les obstacles
Ni David la termite insatiable avalant des géants
Léon pourtant fait des miracles
Léon est Crésus
Plus généreux que Crésus
Alexandre
Plus humble qu’Alexandre
César
Plus clément que César
Ulysse
Plus rusé qu’Ulysse
David
Moins gourmand que David
On dit que Léon est un tricheur
Un menteur un voleur
Lui qui porte mille couleurs
Mais n’attire pas les regards
Qui n’est jamais flatteur
Ni moqueur ni roublard
On dit qu’on n’a qu’une seule vie
Qu’il prend celle de ses amis
On dit surtout que Léon
N’est jamais Léon
On oublie que Léon
Est un caméléon
Pour le juge en vous cette réflexion : blâmer une nature est ignorer la sienne.
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