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The Island

Exercice de L2 – Lettres modernes.

Un extrait de vie actuelle.

Elle était prête à tout. C’est bien simple elle a jeté son sac à main Michael Kors et son contenu : un gloss Pierre Cardin, un fond de teint hydratant Yves Saint Laurent, un déodorant Yves Rocher, une lime à ongle en verre Sephora, des lunettes de soleil Calvin Klein, des préservatifs extra slim Durex, sa plaquette de pilules (non remboursées !), des tampons Nana, un portefeuille Desigual, un Mars, une bouteille d’Evian, une brosse à dent et – ç’est tout de même une preuve d’un volonté farouche non ! – son iPhone rose et son casque Beats Bluetooth. Elle était prête à ne plus manger, à ne plus dormir, plus se laver, plus se coiffer, se maquiller, s’habiller, plaire, rire, espérer… bref elle voulait, dans son treillis kaki, tirer un trait sur les plaisirs du quotidien, sur le confort qui la rendent esclave des mecs comme Nicolas, Alex ou Stéphane, ses collègues du magasin de la rue des Lilas, des filles comme Sophie ou Mathilde qui viennent chaque jeudi soir la sortir au Faust, au Wanderlust ou au Supersonic. Elle en avait aussi assez de la ligne 11, du RER A toujours bondés et du 34 jamais à l’heure. Elle voulait vivre sans plateau télé, sans journal de vingt heures, sans pub dans les films de Mel Gibson, sans Laurent Ruquier, sans Jérémy qui l’empêche de dormir, sans maman pour la questionner, sans cachet pour la nuit, sans réveil, ni corvée, objectif, pression, carrière. Alors elle s’est inscrite à cette émission un dimanche soir sur internet. Elle a rempli un formulaire sans y croire et nous la verrons la semaine prochaine réaliser son rêve dans « The Island ».

 

La bande-annonce la montre au milieu de la jungle gémissant cette phrase mémorable : « Tout ce que je déteste me manque ! ».

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