26 janvier 2020
3 saynètes
Texte écrit lors de mon atelier d’écriture.
Consigne : Ecrire des dialogues de théâtre.
Scène 1 : Un chien, deux avis
- Tu écoutes quoi ?
- Le journal sur Europe.
- Comment ?
- Je dis que j’écoute Europe1, c’est l’heure des infos.
- Tu entends quelque chose toi ?
- Quoi ?
- Est-ce que tu ent…. Ho mais c’est encore le chien des voisins qui aboie à la mort !
- Oui, je monte le son.
- Quoi ?
- JE METS PLUS FORT.
- Oui, j’ai bien compris, inutile de hurler !
- Je te demande pourquoi c’est toujours nous qui nous adaptons à ce clébard.
- Parce que ma télécommande n’agit que sur le poste.
- Ha, ha, c’est amusant ça.
- Que veux-tu que j’y fasse ?
- Il faut le chasser ! Si tu ne sais pas quoi faire, je vais me charger de le faire taire.
- Comment ?
- JE DIS QUE JE VAIS…
- J’ai compris, mais comment tu vas t’y prendre ?
- Je vais aller trouver les voisins et les prévenir que dès demain je vais déposer une plainte au commissariat.
- C’est ça, fait ça, parfait. Et demain soir le GIGN débarque en criant : «Rex, rends-toi tu es cerné ! Inutile de résister, tu sors gentiment et il ne t’arrivera rien.»
- Que tu es bête !
- Tu as une autre idée toi ?
- Ça se pourrait.
- Et bien dis-la ton idée.
- Ces chiens-là, ça aiment bien la chasse.
- Et alors ?
- Alors demain, quand il viendra pour chier au fond du jardin comme tous les jours, je l’attrape et je lui fais faire un tour en forêt.
- Et puis ?
- On fait une dizaine de bornes, on cherche le cerf, le sanglier ou le lièvre, il fera moins le malin.
- Et après, tu reviens, le chien se refait une santé et le week-end prochain, c’est rebelote !
- Non, ça c’est pas possible.
- En plus, tu n’y vois rien de loin.
- Et alors ?
- T’es complètement incapable de tirer le moindre gibier !
- Qui t’a parlé de ramener quelque chose ?
- Je te le répète, faire faire un tour au chien et rentrer ne servira à rien.
- Qui t’a parlé de ramener le chien ?
- Tu veux l’abandonner dans la forêt ?
- Non, ce couillon reviendrait.
- Mais, alors… ho non d’une pipe !!!
- Et bien? Ce n’est pas toi qui voulait chasser le chien ?
Scène 2 : Retrouvailles
- Sébastien !!
- Non, moi c’est Luc.
- Luc !!
- Oui, c’est ça. Julien ?
- Non, c’est Marc !
- Marc ? Je ne connais pas de Marc.
- Mais si Bastien, on s’est rencont…
- Luc, je m’appelle Luc.
- Oui, c’est ça Luc, tu ne te rappelles pas ?
- Non, désolé.
- Mais, on faisait du foot ensemble.
- J’ai fait du foot en effet, mais je ne me rappelle pas de vous.
- Mais, si.
- Mais non.
- J’étais le gardien remplaçant.
- Dans mon équipe le remplaçant c’était Philippe Martin.
- Moi j’étais le troisième gardien.
- Marc vous dites ?
- Oui.
- Marc comment ?
- Marc (un temps) Olivier.
- Non, moi c’est Luc.
- Oui, je sais et bien moi c’est Marc Olivier.
- Vous avez deux prénoms ?
- Non, Olivier c’est mon nom, ça marque non ?
- Ça, Marc, j’ai compris.
- Bon, laisse tomber, toi je me souviens tu étais toujours recouvert… de boue parce que tu tombais.
- Je tombais debout ?
- Oui, à cause du gros Pierre qui te rentrait dedans.
- C’est une période que j’ai oubliée.
- Ha, dommage, parce que là c’était le bon moment pour s’en souvenir.
- Comment ça ?
- Bah, on est ensemble dans ce jeu tv et je crois qu’on va faire une bonne équipe.
- Je ne sais pas.
- Tu ne sais pas quoi ?
- Je ne sais pas si je vais vous prendre dans mon équipe.
- Ça serait dommage, je sais qu’on pourrait gagner.
- On a déjà gagné un match ensemble ?
- Tu ne te rappelles vraiment de rien ?
- Non, pourquoi ?
- Bah, parce que… on en gagné un paquet de match ensemble Sébastien !
Scène 3 : Je m’en fous d’être viré
Contraintes : 2 personnages, l’un ne finit pas ses phrases, l’autre a un problème d’élocution.
- Je m’en fous d’être viré.
- Quoi ?
- On a été au cinéma hier, j’ai adoré le film. C’est incroyable comme il fait beau non, rien que ce matin…
- Mais qu’est-che que t’as dit avant ?
- On a été au cinéma hier. Je m’en fous d’être viré. Les acteurs étaient vraiment…
- Quoi ?
- Je ne me souviens plus du titre, c’était quelque chose comme… ha ça ne va pas me..
- Mais ch’est grave quand même !
- Ho non, je vais retrouver, t’inquiètes. Je m’en fous d’être viré, c’était un film policier, il y avait une intrigue…
- Mais t’entends ch’que tu dis ?
- Inutile de s’énerver, hein !
- C’est pas ce con de patron qui va me… ha ça y est je me souviens !!
- Bah, qu’eche que tu cherches ?
- C’était «Le rat dudésert», un vrai chien cet abruti !
- T’es complètement inconchient !
- Il y avait un suspens incroyable, même qu’au début…
- Quoi au début ? Michel ch’ai un peu de mal à te chuivre, tu chais !
- J’m’en fous de toute façon d’être…
- Bah pas moi, et pis dis-donc faut finir, parche que des phrages comme cha…
- C’est qu’au début, en fait ça commence par la fin, c’est un film au scénario incroyable, hein, par exemple, du début à la fin… c’est pas compliqué… j’me fous mais quand même.
- On ne comprend plus rien à rien là tu le chais Michel ?
- J’m’en fous quand même. Ils sont tous morts et ça personne ne pouvait l’imaginer.
- Et toi ?
- Je crois que je vais me mettre à la pétanque. Parce que le temps va vraiment tourner à la pluie là, ou alors…
- Tu veux pas nous faire une petite tigeane Mimi ?
- Ouaip, bonne idée. Verveine ou menthe ou … ?*
- Non, tilleul ch’prefère. Cha éclairchit la voix.
- Par contre l’héroïne, elle était sacrément jolie. Avec un ou deux sucres ?
- J’m’en fous du sucre !
- Bah, ch’ai comme tu veux.