Hypotypose de la fresque ci-jointe : Combat de pygmées et d’hippopotames, Pompei.
Les eaux du fleuve sont calmes. Le soleil bienveillant de la matinée accentue le silence du courant caressant les berges ensablées. Au milieu de l’onde bleue, l’immense mâchoire d’un hippopotame baillant impoliment brise le reflet de la savane environnante. Un alligator impassible ouvre son œil jaune, puis le referme. Il en perdra la vie. Car soudain, surgit de nulle part, des pygmées se jettent sur le reptile endormi. Un plus téméraire saute sur son dos et l’enfourche évitant de justesse de se faire dévorer un membre ; en un instant la bête est sanglée et tirée sur la grève par trois compères. Au même moment, du méandre amont, apparaît un bâtiment propulsé par dix rameurs. Cinq combattants sautent du navire dans une barque et s’approchent du pachyderme. Une terrible bataille s’engage, disproportionnée : d’un côté le monstre aux forces indicibles, de l’autre les nains aux lances pointues. L’hippopotame en croque un et le laisse se noyer, un second se fait décapiter, un troisième moins courageux tente de joindre la berge en s’accrochant aux branches. Le canot est secoué par le mammifère affolé, le sang gicle, la barque tangue, elle va sombrer : « A l’aide ! » hurle le dernier occupant de l’esquif alors qu’un plus rusé monte sur le dos de la bête luisante et l’embroche sauvagement. L’animal se vide, l’eau tourbillonne, rougit… la mort règne partout.
Dans un village non loin, des femmes et des enfants alimentent le feu d’un proche festin.
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