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3 photos

Texte écrit lors de mon atelier d’écriture.

Consigne : Imaginer les histoires liées à ces trois photos.

Un restaurant

Mardi 10 mai, 11h, j’ouvre. Je laisse tout sortir: la vapeur des pâtes, le parfum des rôtis, le suc des volailles, l’odeur des graisses, les sauces brûlantes, le vin qui décante, les fromages fondant, les coulis sucrés, le café en grains, le thé en vrac… Tout ce petit monde envahit la rue et c’est comme un appel au peuple des gourmands, un tendre poison qui pénètre dans les narines, pique l’estomac et inonde d’un plaisir malin le cerveau des travailleurs des étages supérieurs. Mon restaurant est un monstre qui va vous avaler à grands coups de mâchoires, d’assiettes saucées et de couverts luisants. De ma cuisine, je pars à la conquête de la rue, de la ville, du monde de la gastronomie.

Deux mariés

Voilà, c’est fait. Si on s’aime on n’a pas besoin d’un grand jour. Quand on s’aime on veut une grande vie. On se fait un peu plus beau que d’habitude, la famille nous regarde avec tendresse, un ou deux amis pour témoins, on dit oui, on s’embrasse et puis on reprend notre vie d’amoureux. Comme avant. Sauf qu’on s’appelle pareil. On est beau main dans la main. On est tout seul. De toutes façons on est tout seul quand on est deux.

Deux piétons

Il faut s’habiller en noir. Chez nous c’est comme ça qu’on se marie. On sort de la cérémonie, on ne se retourne pas. On marche. Tout droit, jusqu’à épuisement. Alors on s’arrête, on rentre dans le premier gîte qui s’offre et on partage le repas avec ceux que le hasard a mis sur notre chemin. Ces gens-là sont nos amis pour toujours, on leur doit toute l’aide dont ils auront besoin tant qu’on peut. On appelle ça la dote..